Rencontrez Dj Budino
Aujourd'hui, nous souhaitons vous présenter BUDINO aka VALENTINA BODINI - une incroyable jeune DJ d'Italie et co-fondatrice du label berlinois OSCILLATOR et de la fête du même nom. Nous lui avons parlé de son amour pour le djing, des moyens de briser les frontières établies et de trouver son propre chemin artistique ainsi que le rôle de Berlin dans tout cela.
Valentina, comment êtes-vous entrée dans le djing?
Je ne me suis pas réveillée un jour en pensant: «Je veux être un DJ», mais j’y suis lentement entrée. J'ai commencé quand j'avais environ 15/16 ans. À l'époque, j'étais déjà en train de danser et d'aller dans les clubs, et j'ai commencer par acheter des platines et quelques disques, mais ce n'était rien de vraiment sérieux. Après environ un an, je me suis rendue compte combien j'aimais vraiment ça et j'ai commencé à le prendre plus sérieusement. C'est un processus qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui, à chaque fois je suis de plus en plus dans le djing.
Quel genre de musique aimez-vous jouer?
Je n'ai pas de musique spécifique que je joue, je suis le courant du moment. J'aime toutes les sortes de musique, de l'Africaine à la Disco en passant par la Funk, de la musique qui provient de vrais instruments à la musique qui provient de synthétiseurs, comme la musique électronique, la Techno, la Progressive, ou encore des styles qui sont quelque part au milieu comme l'Italo Disco. J'apprécie vraiment toutes sortes de styles de musique différentes, il faut juste que ça sonne bien à mon oreille.
Vous venez de Brescia, en Italie, mais vivez à Berlin depuis cinq ans. Pourquoi avez-vous déménagé là?
Brescia est une petite ville dans le nord de l'Italie, où vous avez très peu de possibilité pour être DJ et jouer réellement ce que vous aimez. Les gens en Italie ne sont pas si ouverts d'esprit quand il s'agit d'écouter différents types de musique, donc c'était trop limité pour moi là-bas. C'est pourquoi j'ai décidé de déménager dans une grande ville après le lycée.
A Berlin, vous avez tellement de personnes différentes dans toutes sortes de musique. Vous recevez beaucoup d'avis différents et avez tellement plus de possibilités de jouer vos propres styles - et il y aura toujours des gens qui aiment.
Où trouvez-vous votre inspiration?
Berlin est sans aucun doute une grande ville sur laquelle s'inspirer, il y a tellement de choses à faire tout le temps. Donc, la ville en soi est ma plus grande source d'inspiration. Je m'inspire également beaucoup de Beppe Loda, un célèbre DJ pionnier dans les années 80 à Brescia. Il a commencé à jouer de la musique que personne ne jouait auparavant, ce qui s'appelle Afro et qui combine de nombreux styles différents - comme une grande soupe d'une certaine manière. J'avais l'habitude d'écouter des cassettes de Beppe Loda tout le temps parce qu'il m'inspire à jouer de façon créative.
Je reçois également beaucoup d'inspiration des disques eux-mêmes, en écoutant une grande variété de styles.
Avec les deux DJs italiens Andrea Dama et Luca Trentini, vous dirigez un label appelé OSCILLATOR et une fête du même nom à Berlin. De quoi s'agit-il?
Nous avons commencé ce projet il y a environ trois ans et demi avec notre première fête à Sameheads, à Berlin. Les trois dernières années, elle a eu lieu à Griessmühle [un dance club de Berlin]. Au début, nous avons commencé avec l'idée d'apporter quelque chose de nouveau à Berlin en introduisant Beppe Loda et d'autres DJs italiens des années 80 à la ville et à sa scène festive. Beppe a joué à OSCILLATOR pendant deux ans. Nous essayons vraiment de créer une alternative à la musique existante à Berlin avec des DJs qui n'ont pas joué pendant longtemps ou qui ont produit des disques dans les années 80 ou 90 et qui ensuite n'ont plus joué. Nous essayons de donner aux gens quelque chose de frais et avec une histoire derrière.
Le prochain OSCILLATOR est le 22 septembre - consultez l'événement!
Récemment, vous avez eu de plus en plus de vos propres spectacles à Berlin et dans d'autres villes d'Europe. Est-ce la direction vers laquelle vous aimeriez aller?
Il n'y a pas de direction claire pour moi, mais c'est vraiment quelque chose que j'aimerais développer davantage. J'aime beaucoup jouer avec d'autres personnes. Tout d'abord, vous avez la contribution d'une autre personne et vous jouez quelque chose que, autrement, vous ne joueriez probablement pas, et, en second lieu, c'est formidable d'être derrière le stand du DJ avec quelqu'un d'autre avec qui apprécier l'instant. Il y a donc beaucoup de côtés positifs à jouer avec d'autres, surtout si ces personnes font partie de votre vie personnelle.
Mais en même temps, je pense qu'il est important de développer son propre style, sa propre histoire, de ne suivre que ses propres sentiments pendant qu'on joue et d'essayer de partager son propre voyage avec le public.
Il y a deux façons différentes de voir, et je crois que le mieux c'est lorsque vous pouvez développer les deux aspects.
Qu'est-ce que ça fait d'être une jeune femme DJ dans un environnement si dominé par les hommes? Voyez-vous cela comme un avantage ou un inconvénient?
Je pense sincèrement que ce n'est ni un avantage ni un inconvénient dans mon cas. Je n'ai jamais senti qu'être une femme était un avantage en ce sens. Mais je sais que beaucoup de gens accordent beaucoup d'attention à cela. En Italie, si vous êtes DJ et vous êtes une femme, vous avez beaucoup plus de possibilités qu'un gars.
Mais Berlin est tellement ouvert d'esprit, et il y a tellement de différents types d'êtres humains aux alentours que ça ne fait pas vraiment une différence. L'important est que vous jouiez de la bonne musique et que les gens soient heureux, que vous créiez une bonne fête avec de bonnes vibrations. Il ne s'agit pas de genre, il s'agit de musique. À Berlin, vous sentez vraiment que vous pouvez ouvrir votre esprit et votre cœur.
Qu'est-ce qui vous excite le plus dans le DJing?
Je pense que la meilleure chose à propos de la musique est de jouer pour les autres. C'est formidable quand vous jouez et que vous avez l'impression que la foule est vraiment dans votre musique. La réaction des gens sur le dancefloor vous permet de sentir cette énergie incroyable.
Vous jouez régulièrement dans une fameuse fête appelée Cocktail d'Amore à Griessmühle, à Berlin. Qu'est-ce qu'elle a de spécial ?
Cocktail d'Amore est une fête à Berlin dirigée par Discodromo, un duo de DJs italien. J'y joue souvent et j'apprécie toujours les gens et les vibrations. En fait, c'est ma fête préférée et c'est toujours un plaisir pour moi d'avoir la possibilité de jouer là-bas. J'ai le sentiment que je peux vraiment m'exprimer et que les gens vont me comprendre. C'est quelque chose que vous ne pouvez pas trouver partout
Quelles sont vos prochaines étapes? Êtes-vous intéressée par produire de la musique?
Pour le moment, je suis vraiment dans les enregistrements, alors je passe tout mon temps à chercher de nouveaux morceaux, développant un style qui pourrait encore m'être inconnu. Je suis vraiment dans la recherche de disques et de musique différente. J'adorerais aussi commencer à produire, j'ai beaucoup d'idées dans la tête à force d'écouter des disques tous les jours, mais j'ai toujours besoin de trouver la bonne façon d'entrer dans le monde de la production.
En tout cas, j'aimerais apprendre à jouer de quelques instantes avant de produire quoi que ce soit. Je crois que si vous êtes capable de jouer à des instruments de musique, qu'il s'agisse de percussions, de batterie, de guitare, de piano, etc., vous avez une bien meilleure compréhension de la musique. Et la musique que j'aimerais produire comprendrait sans aucun doute des instruments réels et pas seulement des synthétiseurs. Donc, ce processus prend du temps.
Morceau favori du moment?
VO-Mashisa (Dub Mix). C'est un disque africain de 1990. Je l'adore! Quand j'écoute des disques africains en général, j'ai toujours un bon sentiment car j'imagine le moment où quelque part en Afrique, un groupe de personnes joue ensemble. Pour moi, cette musique respire le bonheur et la liberté.
THANK YOU SO MUCH, VALE! ♥
- written by Julia Schwenner
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